À l’approche de la présidentielle de 2017, toute la vie publique semble polarisée par la bataille électorale. La politique et les médias paraissent alors bien déconnectés du monde réel. Dans un moment pareil, comment faire des films à contre-sens ?

Un autre jour en France est une réponse en un film collectif, composé de onze courts-métrages articulés autour de scénettes animées, pour parcourir une autre France à la veille d’un rendez-vous électoral.

France | 2017 | 90 minutes | HD

Toutes les infos sur ce programme (diffusion, synopsis, contact, etc.) sont disponibles sur le site Un autre jour en France


fiche technique

Auteurs-réalisateurs : Charlie Rojo, Caroline Le Roy, Cédric Michel, Yvan Petit, Mohamed Ouzine, Jean Riant, Franck Wolff, Anne Moltrecht, Franck Lecardonnel, Vincent Reignier, Nadejda Tilhou, Vianney Lambert.

Animation : Shih-han Shaw et Félix Blondel

Création sonore : Emmanuel Chicon

Production : Cent Soleils – Sans Canal Fixe – Bip TV

avec le soutien de Ciclic, la participation du CNC et des contributeurs Ulule.

les courts métrages

Écrire, dit-elle – Un film de Charlie Rojo

Une journée avec Laetitia, chez elle, autour des mots qu’elle écrit, de jour en jour. Les siens et ceux des autres, de mots en maux…

L’ordre des choses –Un film de Caroline Le Roy

D’une journée en 2016 à des films de famille dans les années 50, de la campagne beauceronne à Bangui, de la France coloniale à la France d’aujourd’hui, d’un espace intime à un espace public, d’une lettre à un poème engagé.

Le maire du lac– Un film de Cédric Michel

Dans le centre de la Bretagne, le lac de Guerlédan est asséché tous les quarante ans, découvrant les ruines de hameaux engloutis. Michel André, le maire de la commune, s’est mis en tête de les préserver des pillages. Encore faut-il qu’il ne soit pas dérangé par les coups de téléphone de ses administrés.

Le Sentier – Un film de Jean Riant et Franck Wolff

Un jour au Sentier… Le Sentier, c’est un hameau qui pourrait être un petit village : il y a une école, mais plus aucun élève ne la fréquente. Il y a une église, mais elle est désertée par les fidèles depuis très longtemps et sert d’atelier à un artiste. Et face à l’école, un bâtiment qu’il est plus rare de trouver dans un village tourangeau, une bâtisse abandonnée à l’allure austère perdue au milieu d’un pré aux hautes herbes : l’ancien temple protestant.

Fiction de gauche – Un film d’Yvan Petit

Un jour, on est venu chercher les gauchers pour les mettre dans des camps…

Une chanson pour Tony – Un film de Mohamed Ouzine

Aujourd’hui, comme tous les jours de sa vie, Tony Lombardi se rêve en crooner.

Bizou bizou – Un film de Nadejda Tilhou

Il est arrivé… un jour. Quel jour ? Je ne m’en souviens pas. Lui non plus… Chez nous on s’en fout, quel jour on est. Pourtant, depuis qu’il est là, le cours des choses est changé.

Thérèse – Un film de Franck Lecardonnel

Un jour comme un autre, à la table de Thérèse : un couple de jeunes étrangers et leur garçon de trois ans échangent les gestes et les propos familiers d’un repas quotidien. Noan, Araskia et Sam sont réfugiés, et Thérèse est leur hâte.

Daniel – Un film d’Anne Moltrecht

Daniel a fui la Pologne et vit aujourd’hui en France sans travail, ni logement.
Portrait d’un rêveur nostalgique, captif de son présent sans fin.

Bienvenue chez nous – Un film de Vincent Reignier

C’est le jour J pour Ikea à Orléans. L’inauguration du premier magasin s’annonce grandiose. Des employés terminent d’arranger les derniers articles dans les grandes allées. Un animateur éloquent, des musiciens en costume et une mascotte bicolore prennent place. Durant les dernières heures avant l’arrivée des premiers clients, deux mises en scène s’installent et s’entremêlent : celle de la consommation et celle du spectacle.

Éloge de la boîte à chaussure – Un film de Vianney Lambert

J’ai trouvé il y a très longtemps une boîte remplie de photos et de vieux papiers. Elle était là, abandonnée au milieu d’objets divers, dans une brocante. Plus personne n’en voulait, sauf le brocanteur qui l’avait dénichée par hasard. Mais lui ne s’intéressait pas à ces photos de famille en noir et blanc sans âge, ni aux rouleaux de pellicule et à ces négatifs rangés méticuleusement dans des petites enveloppes datée de l’été 1942.
Hier, j’ai eu à nouveau envie de fouiller dans cette boîte…

intention

En 2007, à l’approche de l’élection présidentielle, neuf documentaristes regroupés dans les collectifs Sans Canal Fixe et Cent Soleils réalisaient « Un Jour en France » , une collection de films liés par une même question : comment faire un pas de côté par rapport au tempo politique et médiatique donné par l’élection ? – et les mêmes contraintes : faire un film court, politique, tourné en une journée ou faisant le récit d’une journée.

S’il nous a paru nécessaire, en 2007, de proposer Un Jour en France, comment passer à côté de 2017 ? Le compte à rebours électoral laisse augurer d’une atmosphère de plus en plus tendue. Faire un pas de côté n’a jamais été autant d’actualité.

Nous reprenons donc les règles du jeu dans un autre contexte. Chacun vient avec ses obsessions : l’écriture, l’histoire, l’archéologie, la famille, les sans-logis, l’enfance, la propagande, les grands magasins, les amis, les gauchers !!! D’où naissent des envies d’esquisser, évoquer, suggérer des histoires, en quelques minutes.

De tous ces désirs de films, nous allons donc faire des croquis de la France à l’aube de 2017. Formellement, ils seront aussi divers que les points de vue sur le monde que chacun porte. Du témoignage en cinéma direct au « documenteur » fictionnalisé, en passant par des montages d’archives, quels que soient leur forme et leur support ces films ont en commun deux contraintes de réalisation : l’unité de temps (temps du récit ou temps du tournage, un jour), et la durée (huit minutes).

La forme brève se prête aux expérimentations. Pour chacun d’entre nous, Un autre jour en France est un espace de créativité, d’autant plus stimulant qu’il est partagé collectivement. À l’intérieur des contraintes que nous nous sommes données, nous avons toute liberté d’approche, de forme, de support…

Si les court-métrages peuvent être vus de façon autonome, comme des films unitaires, nous les pensons chacun comme une pièce d’un ensemble : un programme de 90 minutes environ. Le générique et les transitions animées, fruits d’une création à la fois graphique et sonore, sont une façon de donner le ton, une unité de style, la bricole. Des petits bouts, qui racontent quelque chose de plus grand.

Le programme fera donc un trajet à travers des espaces-temps, réels ou imaginaires, où affleurent les questions qui travaillent la société française aujourd’hui. Dans un monde où l’on peut être réduit à des chiffres ou des variables d’ajustement, nous nous penchons sur ce qui se passe ici ou là, à l’échelle micro-ordinaire d’une femme ou d’un homme. Et ces situations nous racontent comment on fait avec ce monde, ce qu’on fabrique et ce qu’on bricole, nos résistances et nos espoirs, au moment de tous les promesses, la période pré-électorale.