l’association Lumen a arrêté ses activités le 1er janvier 2009.

*****************************************

L’objectif de l’association Lumen est de promouvoir la photographie en mettant en œuvre depuis son existence en 1999 à la fois une programmation artistique de qualité et des ateliers pédagogiques.

Elle est dotée d’un lieu « Images du Pôle » dans lequel sont programmées des expositions photographiques ou des artistes plasticiens. Elle s’inscrit maintenant dans le réseau de galerie associative nationale.

Une des vocations de cette association est de sensibiliser le public aux aspects documentaires, sociales de l’image photographique dans un contexte trop souvent sur-médiatisé. Les ateliers pédagogiques sont proposés par Lumen depuis plusieurs années dans différents types de structures (écoles spécialisées, écoles, centres de loisirs, IUFM, GPV).

*****************************************

ARCHIVES ATELIER

Atelier avec la photographe Catherine Poncin (galerie Les Filles du Calvaire)

Les dates : atelier du 3 au 7 juin 2008 et exposition des travaux du 7 au 29 juin 2008

inscription au 02.38.53.57.47 (Valérie Leray)

Contenu

C’est à partir des photographies d’album de famille des participants que l’on réalisera les nouvelles photographies.
Dît d’une image a-technique, la photographie des albums de famille est riche de propositions, de sujets, de styles, de formats.
Une photographie qui émeut et qui r’appelle. La photographie fait partie du voyage.
Lien entre l’ici et l’ailleurs, la photographie l’est entre le passé et le présent. Elle fait témoin des bons moments.
Cet atelier propose une relecture de ces images et de ce que ces images ont pu laisser hors champs.
Les photos de famille ne disent rien des problèmes sociaux…
Les participants réinterpréteront et composeront l’image par le recadrage et le collage à travers l’outil numérique sur une durée d’une semaine.
Ces productions feront l’objet d’une exposition pendant la troisième édition de Quartier documentaire.

Présentation de l’intervenante

Catherine Poncin mène depuis 1986 une recherche photographique et plastique engagée sous le titre générique De l’image par l’image. Utilisant des photographies trouvées aux puces, dans la presse ou dans les fonds d’archives des musées, Catherine Poncin les rephotographie de façon méthodique : travail passant par le recadrage, un retirage à gros grain et la décontextualisation de l’image originelle.

Les images retenues par l’artiste ont pour point commun de renvoyer à la quotidienneté, aux scènes de la vie courante – un critère de banalité et d’anonymat conférant aux thèmes fétiches de cette œuvre une dimension universelle. Chaque cliché, s’il tend vers la totalité, incline cependant autant vers son propre anéantissement.[…]

Quoique neuves par l’apparence, les images de Catherine Poncin renvoient ainsi au plus ancien statut de l’image, celui de l’icône, qu’elles actualisent et restituent du même coup à son caractère univoque. L’icône, cette représentation qui incarne et contient, se présente ici de manière paradoxale : image réglée par le principe de l’insert et du grossissement pour véhiculer une sensation de lointain, d’évanescence, d’oubli en constitution. L’impression qui prévaut est celle d’une mise à distance, d’un écart suggéré plus qu’avoué entre le représenté et la représentation (l’effet du flou et du recadrage, notamment).

*Extrait d’un texte de Paul Ardenne, dans le magasine Art press n°214, Juin 1996

*****************************************

ARCHIVES EXPOSITION 

>> 13.12.08 > SOIREE 47°1°

EXPO / PROJECTION PHOTO/VIDEO / VIN CHAUD / MIX

rue de Limare en plein air à partir de 18h
Après 9 ans d’existence à Orléans, Lumen a fait le choix d’arrêter ses activités. Comme toute aventure, celle de Lumen correspond à un cycle ; les énergies bénévoles, l’engagement collectif de personnes au sein d’un projet. Pour clore ce cycle de vie associative, Lumen souhaite réunir ceux auxquels elle s’est adressée depuis 1999 (artistes, enseignants, bénévoles, amateurs, curieux) autour d’une soirée particulière.

Organisée en clôture de l’exposition « La furtive » de Grégory Valton, elle est prétexte à se retrouver une fois encore autour d’images d’artistes. Daniel de Chenu, Pierre Faure, Line Francillon, Brigitte Perroto et Sylvie Ungauer présenteront photographies et vidéos projetées dans la rue de Limare.

La soirée sera accompagnée par GALLAGHER, DJ orléanais féru de musique rock, pendant que l’association ABCD mettra les petits plats dans les grands pour nous réchauffer le gosier de son vin chaud.

Rendez-vous sous les étoiles à 47° de latitude Nord, 1° de longitude Est.

Déroulement de la soirée

PROJECTIONS EN PLEIN AIR

Projections vidéo/photo dans la rue de Limare en présence des artistes invités.

MIX/ROCK

La soirée sera accompagnée par Gallagher, DJ orléanais féru de musique rock.

TERNISSAGE

Fin de l’exposition “La furtive”, photographies de Grégory Valton.

REPAS D’HIVER

L’association ABCD mettra les petits plats dans les grands pour nous réchauffer le gosier de son vin chaud.

LES ARTISTES PRESENTES

BRIGITTE PERROTO

WO BIST DU ?
Photographies et Vidéo – 2008
Travaux photo et vidéo nés d’une résidence croisées d’artistes entre Amilly et Salzwedel (Allemagne). Qu’est-ce qui reste ? Les paysages sont traversés de strates historiques effacées. Ici à Salzwedel en Allemagne, le passé est encore à l’esprit et chaque endroit semble avoir pu être le cadre d’atrocités perpétrées. Et on apprend soudain que c’est bien le cas. Ce beau jardin public si romantique devient glaçant. Cette voie de chemin de fer abandonnée rend triste. Cette forêt sombre et giboyeuse est coupée en deux par un no man’s land. Se promener dans ces paysages devient une errance et on se demande où on est.
Wo bist du ? Où es-tu ? Se situer, c’est être là dans ce qui n’est plus, dans ce qui reste.

camps1_net.jpg

©Brigitte Perroto – Wo bist du? – 2008

Brigitte Perroto est née en 1970. Elle vit et travaille à Orléans.
Architecte de formation, elle développe depuis une dizaine d’années une pratique pluridisciplinaire de performances, environnements sonores, installations dans le paysage, vidéo, net art. Comme pour Chambre intérieure, réalisé pour le Festival International des Jardins de Chaumont en 2005, ses projets sont souvent collaboratifs, menés avec des artistes plasticiens, musiciens, architectes, vidéastes.

http://www.silibis.net/

SYLVIE UNGAUER

WILD WEST
Vidéo – 4 minutes 22 – 2007
Un personnage de dos, regarde se coucher le soleil face à la mer, sur la côte la plus occidentale de la Bretagne. Le soleil se couche et se relève à un rythme accéléré, créant ainsi un flux et un reflux du mouvement des vagues sur la surface de l’eau. Le bruit de la mer se mélange avec des extraits de musique de western.

SAINT JEAN PORT JOLI
Vidéo – 9 minutes 30 – 2001
Tournée au Québec en un seul plan fixe et diffusée en boucle, la vidéo contrastait avec l’agitation habituelle des images urbaines. Comme un tableau en mouvement, elle invitait au ralentissement puisque seul le rythme répétitif d’avant en arrière d’une balancelle plongeait le spectateur dans un nouvel espace-temps.

wild_west_net.jpg

©Sylvie Ungauer – Wild West- 2007

Sylvie Ungauer est née en 1963 et travaille à Brest après avoir séjourné en région Centre.
Elle enseigne à l’Ecole Supérieure d’Arts en vidéo/multimédia. Dans ses recherches, Sylvie Ungauer s’intéresse aux liens et aux réseaux qui structurent notre société, et notamment aux rapports des individus avec leurs lieux de vie. Ses matériaux de prédilection, la vidéo, la fibre optique et le réseau internet qui ont un rôle de vecteur. Ces objets, sculptures, maquettes sont aussi support à des actions qui confrontent le corps au territoire public/privé comme espaces de rencontre ou d’isolement. Ses travaux les plus récents : Deplaces au Centre d’Art Passerelle en 2007 et Imaginary Landscape au BOL à Orléans. Son travail vidéo est diffusé régulièrement par Videospread, Marseille.

http://www.labomedia.net/sylvieungauer/

LINE FRANCILLON

OPERATION WG (titre provisoire)
Vidéo – 2008
Dans un village désert à l’apparence étrange, des personnes courent dans les rues, se cachent précipitamment derrière les maisons pour ne pas se faire repérer par un ennemi invisible. La tension, la peur et le sentiment de danger sont présents, la violence est sous-jacente…Mais aucune arme n’est visible, aucun coup de feu n’est entendu. Seulement, de temps en temps, on entend s’échapper un rire étouffé. Que se passe-t-il ? Situation de guerre, entraînement militaire, jeu d’enfants ? Et pour quelle raison cet enregistrement ? Reportage de guerre, vidéo à des fins pédagogiques pour les soldats, vidéo d’internet reproduite ou simple trace vidéo d’un jeu de rôle entre amis ?
Rien n’est précisé, les règles et les enjeux nous restent inconnus.
Au cœur de cette vidéo, qui fait référence au documentaire comme à la fiction, la simulation est partout présente, dans le lieu, un village tel un décor de cinéma de science-fiction ou un immense terrain de jeu ; et dans l’action qui s’y déroule, ambiguë, entre un jeu et un entraînement qui simule la guerre.

linefoperationwg_net1.jpg

©Line Francillon – Operation W.G.- 2008

Line Francillon est née en 1979, vit et travaille à Paris.
Ma pratique de la photographie et de la vidéo porte principalement sur la relation qu’entretiennent l’homme et son environnement. Sensible au territoire urbain, à sa dimension sociale et historique, mon choix se porte souvent sur des sites particuliers qui entraînent la nécessité d’un travail plastique. Du lieu à l’image, l’idée de construction et la notion d’artifice sont au centre de mes préoccupations.

PIERRE FAURE

BURNING FIELDS
Photographies – 2008

Les villes peuvent être considérées comme des espaces de transformation de matière-énergie mis en place au cours de l’histoire des réseaux socio-techniques humains. Bien sûr les images que je souhaite réaliser ne sont pas censées représenter ces réseaux, seulement proposer une traduction visuelle de cette situation. Il s’agit en quelque sorte de percevoir les villes comme des paysages énergétiques, comme des phénomènes cosmiques. C’est pourquoi j’ai intitulé un premier ensemble de ces photographies Burning Fields. Je n’en ai pas d’autres pour l’instant et je souhaite continuer dans cette direction, en réaliser plusieurs centaines (et les associer ensuite sous la forme d’autres assemblages du même type que celui présenté en pièce jointe.
Ce sont des photographies de halos lumineux, tels qu’on peut en percevoir lorsque l’on passe par exemple à une certaine distance des villes lors d’un trajet nocturne sur l’autoroute. On ne voit une émission de lumière plus ou moins violente, se détachant sur la masse sombre du sol.

burning_fields2_net.jpg

©Pierre Faure – Burning Fields – 2008

DANIEL DE CHENU

THE CROSSING
Photographies – 26 minutes – 2008

The Crossing est une oeuvre pour une projection, réalisée à partir de photographies couleurs transferées sur vidéo numérique sans son. Elle prend la forme d’un diaporama traditionnel, utilisant les fondus entre chaque image pour amener le spectateur peu à peu dans le coeur du projet, lui donnant le temps d’examiner avec attention chaque image et faire l’expérience abstraite d’une nouvelle image créée durant les transitions. The Crossing est une exploration de l’ordinaire. Elle observe les moments dans la vie de tous les jours des habitants de Dublin. Les personnes sont photographiées au moment où elles essaient de couper le trafic, qui leur permettra de poursuivre leur chemin d’un lieu à l’autre. Walter Benjamin a dit ceci : “les feux de circulation sont les chefs d’orchestres appelés les villes” et The Crossing est une symphonie silencieuse jouée, à travers la photographie, par les habitants de la capitale irlandaise.

crossing2_net.jpg

©Daniel de Chenu – The crossing – 2008

Daniel de Chenu vit et travaille à Dublin.
Il a démarré sa carrière comme photographe documentaire dans les années 1980. Depuis le milieu des années 1990, son travail incorpore différents média comme la photographie, la vidéo, des bandes sons générées par ordinateur, de l’imagerie trouvée. Il a récemment réalisé une installation avec son à l’Hôtel de Ville de Dun Laoghaire (2002), une sculpture permanente en bronze à l’Université UCD de Belfield (2003), une installation vidéo au Musée New Artin Parnu en Estonie (2004), et une installation permanente au siège de la Banque d’Irlande à Dublin (2006).

………………………………………………………………………………………………………………………..

Exposition en deux parties

>> 14.11.08 AU 13.12.08 > LA FURTIVE > GREGORY VALTON > Images du Pôle

>> 14.11.08 AU 03.12.08 > LA FURTIVE > GREGORY VALTON > librairie Les Temps Modernes

Vernissage le vendredi 14 novembre

> 17h30 à la librairie les Temps Modernes

avec l’intervention de Anne Egger.

> 19h à Images du Pôle

autour d’un verre.

Grégory Valton sera présent les 14, 15, 22, 23 novembre et 13 décembre à Images du Pôle.

 furtive2_hd.jpg
©2007 - La furtive - Grégory Valton (http://www.gregoryvalton.com)

Ce sujet photographique s’inspire des derniers jours du poète Robert Desnos, déporté le 22 février 1944 vers l’Allemagne pour faits de résistance et mort le 8 juin 1945 dans le ghetto de Terezin, en République Tchèque.

Entre février 2006 et août 2007, j’ai découvert les camps de concentrations et ai parcouru la route de Terezin à Flöha, sur les pas de cet homme dont les Nazis ont tenté de réduire à néant les visions et les élans poétiques.

Biographie

Grégory Valton est né en 1975, à Paris, ville dans laquelle il réside. Après trois ans d’études dans une école d’architecture d’intérieur puis deux ans en école de photographie, il devient photographe indépendant.

En 1999, il fait un reportage en noir et blanc sur le TransMongol (Moscou-Pekin) et durant trois ans sillonne l’Europe en train, voyages donnant lieu à un reportage en couleur s’intitulant « Un silence d’environ une demi-heure ». Entre 2002 et 2003, il travaille sur un comparatif entre la verticalité de New York et l’horizontalité d’Istanbul, se servant d’une phrase de Paul Auster et de Céline comme point de départ. En août 2003, il réalise un reportage sur le Festival de Fanfares de Guca en Serbie et commence son travail sur la Serbie et Monténégro (2003-2005).

Le dernier reportage sur lequel il travaille porte sur l’ancien ghetto juif de Terezin en République Tchèque où est mort le poète Robert Desnos.

Depuis huit ans, il a réalisé de nombreuses expositions (Alliance Française de Cork et de Ljubljana, Centre Culturel de Belgrade, Kaunas Photo Days, Image du Pôle, Galerie du Bateau Lavoir, Pôle Multimédia de Boulogne, Festival de l’Image du Mans, Voies Off des rencontres d’Arles) ainsi que de nombreux concours (Bourse du Talent, Attention Talent Photo, Prix Saison).

http://www.gregoryvalton.com

Anne Egger

Docteur en Histoire de l’art et passionnée par la recherche,Anne Egger est écrivain, essayiste, iconographe et commissaire d’exposition dans trois domaines de prédilection : le surréalisme, le Moyen Âge et l’Art flamand. Elle peut aussi se pencher sur les sujets les plus variés qui font partie du patrimoine culturel. Son objectif : faire connaître et aimer des sujets qui paraissent compliqués ou inaccessibles, donner envie à tous les publics. L’un de ses derniers ouvrages, une biographie de Robert Desnos, paru chez Fayard en mai 2007 a reçu deux prix : Bourse Thyde Monnier (Société des Gens de Lettres, automne 2007) ; médaille d’argent du prix Émile Faguet (Académie française, 2008).

………………………………………………………………………………………………………………………..
>> DU 14.06.08 AU 29.06.08 >QUARTIER DOCUMENTAIRE #3 > ATELIER PHOTO + CATHERINE PONCIN

affiche_web.jpg

Vernissage le samedi 14 juin > 18h

 

“De l’image par l’image”, travaux d’atelier réalisés par les habitants du quartier des Carmes autour de la relecture des photographies de famille. Production Lumen.

Sans conte ni légende, travail personnel de la photographe Catherine Poncin.

Vis à vis Miramas, carte blanche de la médiathèque de Miramas (Bouches-du-Rhône).

dscn7760.JPG

©lumen 2008
(photo de gche à drte: Valérie Leray, Sébastien Pons, Catherine Poncin à Images du Pôle)

miramas_web.jpg

 ©Catherine Poncin - galerie Les Filles du Calvaire - Vis à vis Miramas 2006

………………………………………………………………………………………………………………………..

>> DU 25.04.08 AU 18.05.08 >CHYPRE, LIGNE VERTE > CECILE MORIN

Vernissage le vendredi 25 Avril > 18h30

« Ce besoin qu’a l’homme d’ériger des murs entre lui et ses semblables me fascine et se trouve au coeur de mon questionnement. » Cécile Morin
Les murs sont ils fait pour « pallier » aux conflits, aux incompréhensions, aux peurs inter-communautaires? Le fait est que lorsqu’un mur tombe, quelque part un autre se construit.
Ce travail se base sur l’exploration de la ligne verte à Nicosie, dernière capitale européenne divisée. En suivant son trajet géographique, ce projet a pour but d’aller à la rencontre des populations chypriotes et de laisser voir toute la diversité de ces deux communautés : grecque et turque.
Riche de ces rencontres, de ces témoignages, ce reportage photographique se veut sensible et ouvert à la découverte d’une île à deux facettes.

chypre1.jpg

©Cécile Morin - Chypre, ligne verte (www.reporteratwork.com)

Issue d’une formation de cinq ans aux Beaux-Arts d’Orléans, Cécile Morin s’est spécialisée en photographie puis en photo-reportage. Diplômée du DNSEP (Diplôme National Supérieur d’Etudes Plastiques), elle a reçu les félicitations du jury pour son travail photographique : « Le Mur de Berlin ». Par ailleurs, ce travail a été exposé dans les vitrines du Musée des Beaux-Arts d’Orléans en janvier 2008.

http://www.reporteratwork.com

………………………………………………………………………………………………………………………..

>> DU 25.01.08 AU 24.02.08 > “REPUTES NOMADES” > VALERIE LERAY

Invitée STEPHANIE DACHARY

Vernissage le vendredi 25 janvier > 18h

Après avoir découvert un secret de famille (son grand-père était tzigane), Valérie Leray se plonge dans les archives pour rechercher des informations sur ses origines. Elle retrouve le “CARNET ANTHROPOMETRIQUE D’IDENTITE DE NOMADE” de son arrière-grand-père, réalise qu’il a été interné par l’Etat français pendant la seconde guerre mondiale et décide d’exposer en pleine lumière un sujet tabou: la France a interné pendant six ans les nomades qu’elle a pu rafler.
La photographe est retournée sur les lieux d’internement des gens du voyage et ses clichés témoignent de l’effacement des traces de cet emprisonnement. Avec ses propres moyens, le témoignage photographique sur ces lieux de mémoire, Valérie Leray lutte d’abord contre l’oubli d’une part dramatique de la saga de sa propre famille mais se bat ensuite contre l’occultation des pages sombres de notre histoire collective. A l’heure où la société française s’interroge sur l’immigration et son contrôle, Valérie Leray part sur les traces des pratiques administratives françaises, de l’avant-guerre jusqu’à nos jours, face à l’épineuse question des populations nomades.
Ce contrôle administratif est évoqué dans l’exposition par une collaboration de l’artiste avec Stéphanie Dachary, qui présente des empreintes géantes taillées directement dans le bois, réalisées au Pakistan, pays d’origine supposé des Tziganes et de notre population indo-européenne.
Inventer un tampon, recréer un document administratif comme le Carnet anthropométrique d’identité questionne la nature d’une archive et d’un document historique.
Sortir une archive de la poussière d’une administration pour l’exposer, la falsifier revient à la transformer en preuve ou en oeuvre d’art?. Valérie Leray a bâti un réquisitoire contre la tentative de marquage, de contrôle des hommes par l’administration ou une installation artistique anarchiste et libertaire?

Valérie Leray joue avec les codes de l’art et du document pour témoigner d’un passé proche, volontairemnt négligé. Ses images subjectives, ses falsifications de procédures administratives, bouleversent les codes du reportage, du document, de la preuve. Un jeu de piste ambigue aux frontières de l’art et du réel qui brouille la position traditionnelle du photographe. Une démarche originale volontairement ambigüe à la fois neutre et interventionniste.

Denis Angus

test

©Valerie Leray - Réputés Nomades

> STEPHANIE DACHARY – artiste plasticienne

« Valérie Leray m’a confié une copie des empreintes digitales de son arrière- grand-père figurant sur son carnet anthropométrique juste avant que je parte travailler au Pakistan.
J’ai collaboré avec un artisan de Lahore pour la reproduction de chacune d’elle à l’échelle de la main, en tampons de bois utilisés traditionnellement pour l’impression textile. Je pensais à l’origine utiliser ces objets comme outils pour produire des pièces de vêtements où figureraient ces empreintes. Mais nous avons convenu ensemble que leur force d’objets bruts ne devaient pas être altérée. Comme les veines du bois, notre regard y lit les reliefs d’une cartographie sans légende et pourtant immémoriale. »

photo_reputes_nomades

©Valerie Leray - Réputés Nomades

Conférence le samedi 26 janvier > 16h30

LE PHOTOMATON: Une photographie entre portrait et identité

par Rémy Argenson

Loin de se confondre avec un simple portrait, ou de se réduire à une déclinaison de la photographie judiciaire, la photographie d’identité semble résulter à la fois de la démocratisation du portrait photographique et du contrôle généralisé de la société. C’est au creux, sans doute, de cette double origine que réside l’intérêt du photomaton. Dès lors, il semble que la photographie d’identité vienne interroger l’opposition entre fonction documentaire et représentation esthétique, voire artistique du portrait.