Du vendredi 30 avril – 18h au samedi 1er mai 2010 en soirée.

Histoire : « Le super 8 est un format de film cinématographique, lancé par Kodak en 1965 pour le cinéma amateur ». Grâce aux technologies numériques, le Super 8 a retrouvé une seconde jeunesse. Il est comme un célèbre professeur et a toujours quelque chose à dire…
Non, ce n’est pas de l’archéologie, c’est une projection tous azimuts de films courts, tous genres confondus (fiction, journal, film de famille, animation, militantisme, expérimentation, documentaire, installation, etc), films collectifs ou films d’auteur, films amateurs ou professionnels, des courts et des longs métrages…
Parce que la fin de la kodachrome 40 n’a pas tué le super 8, parce que c’est à la fois de l’histoire ancienne et un support qui perdure, parce que se côtoient sur cette même pellicule des très connus et des inconnus, et aussi parce que Cent Soleils s’est illustré dans cette pratique ! Avec une bonne vingtaine de films à présenter.
Itinérance des images prendra cette année la forme d’une traversée de ce cinéma, pendant 24 heures de projections, de rencontres, ciné-concerts, pauses-débats et pauses apéritives… Nous inviterons des réalisateurs, des associations et des laboratoires de développement associatifs, des prestataires de numérisation qui voient passer des centaines de films, des archivistes qui travaillent sur cette mémoire commune qui est un peu une histoire de famille. Il s’imposait donc aussi de partager l’élaboration de ce programme avec le public. Nous vous proposons de choisir ensemble les films qui seront projetés au cours d’un atelier de programmation qui aura lieu à Images du Pôle pendant le mois de mars.

Qu’est-ce que le super 8 ?
Le caméscope a détrôné la caméra SP 8 familiale, les fabricants ont cessé de la fabriquer, Kodak a arrêté la Kodachrome 40…
Pour beaucoup le Super 8 est un vestige désuet des années 60-70. Pourtant le film de famille connut un véritable essor grâce au Super 8 et suscita des vocations. Sa popularité favorisa certainement l’émergence d’un nouveau rapport au cinéma. Dès les années 70, le Super 8 fut un cinéma de la marge. Une pellicule peu coûteuse, une caméra légère, la possibilité de travailler seul, tout a contribué à faire du Super 8 un espace de liberté, un champ d’expérimentation qu’il n’a jamais, finalement, cessé d’être.

Nous vous proposons une traversée, à travers le temps, à travers différents cinéastes, à travers divers courants esthétiques, d’un pan de l’histoire du cinéma Super 8 !

Une grande partie des projections aura lieu en super 8 et sauf mention de notre part, les films présentés sont exclusivement réalisés sur pellicule super 8.

>vendredi 30 avril 2010

19h : DÉPART apéritif avec « La vie c’est super 8 », installation de la Tortue Magique
Installation ludique, plastique, cinématographique, « la vie c’est super 8 ! » (à découvrir également le samedi) convie le spectateur de tout âge à un voyage surréaliste où les objets ont une âme… qui prend la forme de films courts réalisés et projetés en super 8 couleur directement sur les objets.
La compagnie La Tortue Magique, fondée il y a trente ans par François Juszezak et Annie Korach, propose aussi à Orléans du théâtre de marionnettes pour le jeune public.
20h : AUTOUR DU FILM DE FAMILLE
« Enquête préliminaire sur quelques vies ordinaires » de Claude Bossion, 30’, 1997
« Sur la plage de Belfast » d’Henri-François Imbert, 40’, 1996.
« Back to London » de Cécile Ravel, 10’, 2008 (sous réserve) 22h-22h30 entracte
« Trut and Wullsch, nanars familiaux » de Cécile Ravel, 15’, 2000
« Must read after my death » de Morgan Dews, 73’, 2007

>Samedi 1er mai
14h30-15h30 : LE SUPER 8 EST UNE (PETITE ?) ARME
« Fort Barreau » de Denis Rollet, 5’, 1999
« Caisse à savon » de Denis Rollet, 2’30, 2002
« Métropolitain » de Guillaume Launay, 24’, 2007
« Baignades interdites » de Cécile Ravel, 22’, 2009

16h-17h30 : OÙ EN EST LE SUPER 8 EN 2010 ?
Table ronde animée par Vincent Deville de la Cinémathèque Française avec Drazen Zanchi, Carole Contant, Claude Bossion, Pip Chodorov, Augustin Gimel et Pauline Chevalier.

Vincent Deville, responsable des stages et des formations au service pédagogique de la Cinémathèque, mène un travail de recherche sur le montage dans le cinéma d’avant-garde contemporain.
Drazen Zanchi est membre du laboratoire l’Abominable (Asnières), l’un des cinq laboratoires cinématographiques d’artistes DIY (Do It Yourself) qui existent en France.
Carole Contant est réalisatrice, ancien membre du collectif Les Petits Films, atelier de création cinématographique.
Claude Bossion est réalisateur, membre de Circuit-Court, (association de production et de diffusion), et de Cinémémoire, cinémathèque virtuelle dédiée à l’archivage de films de familles et d’amateurs.
Pip Chodorov est à la fois réalisateur et compositeur de musique de films, co-fondateur de L’Abominable et membre du Collectif Jeune Cinéma, coopérative de distribution. Il est aussi fondateur de Re-voir et membre de Lightcone.
Augustin Gimel réalise des films et des installations. Son travail propose une réflexion sur les limites de la perception sonore et visuelle.
Pauline Chevalier, organisatrice du festival Détours sur l’île de Santorin depuis 2008, également doctorante et chargée de cours en histoire de l’art contemporain à l’université François Rabelais de Tours.

17h30 : LE SUPER 8 INSTALLÉ
« ROLF II », de Järgen Reble
Le spectateur est tenté de s’approcher des projecteurs pour voir un film sur le mur, ce qui déclenche un mécanisme détruisant la pellicule dans un mixeur… Pour l’arrêter, le spectateur doit s’en éloigner.
Ancien membre du collectif Schmelzdahin, Järgen Reble produit depuis 1980 ses propres films, performances et installations. Il travaille à partir de footage, de procédés chimiques et sur la reconstruction de l’appareil cinématographique.

« La vie c’est super 8 ! » (reprise de l’installation de la Tortue Magique du vendredi)

19h-20h : LE SUPER 8 SOUS CONTRAINTES
Les Archives Morlocks
Les « Archives Morlocks » consistent à filmer des manifestations dans Paris, chaque 1er Mai, certains enterrements (comme celui de Jean–Paul Sartre). Elles ont débuté le jour de la mort de De Gaulle, le 9 novembre 1970 et se poursuivent toujours.
Les Petits Films
Les « Petits Films » étaient un atelier de création cinématographique en activité de 1999 à 2006.
Une contrainte technique, thématique ou formelle était proposée chaque mois : un petit film de Noël sans Père Noël mais avec des mots, un petit film avec un panoramique de 360° (et son orchestre), un petit film gorgé de soleil…
Festival tourné/monté de Strasbourg

Ce festival est une compétition de courts-métrages Super 8 où le montage se fait lors du tournage. Au cours de la soirée, le réalisateur découvre en même temps que le public son film développé. La bande-son est improvisée lors de la projection.
Rodéo Club
Le Rodéo Club est un collectif réalisant des films avec des contraintes, par exemple la restriction chromatique : chaque cinéaste tire au sort une couleur primaire et tourne un court film avec cette couleur dominante. Les films sont ensuite agencés en fonction de leurs correspondances.

21h : LE SUPER 8 UN CINÉMA DIFFÉRENT
Au mois de mars, à Images du Pôle, les participants d’un atelier de programmation ont rencontré les réalisateurs Joseph Morder, Gérard Courant, Pip Chodorov et Jean Riant. Les participants dont des amateurs (éclairés) de cinéma ont découvert, pour la plupart, le Super 8. Ils ont ensuite débattu de leurs choix et composé ensemble une programmation.
L’atelier était encadré par l’association Cent Soleils.

« Le grand amour de Lucien Lumière » de Joseph Morder, 1981, 8’
« La notte e il giorno » de Gianni Castagnoli, 1976, 28’
« Cinématons » de Gérard Courant, Dominique Noguez, 3’
« Commémorations » de Jean Riant, 1985, 7’
« Cut up » de Sarah Lefèvre, 2000, 7’
« Les sorties de Charlerine Dupas (I : l’été) » de Joseph Morder, 1979-1980, 4’
« Cinématons » de Gérard Courant, Sandrine Bonnaire, 3’
« Quelque part, un peu partout » de Vianney Lambert, 2003, 8’35
« Le photographe » de Pip Chodorov, 1990, 6’30
« Un décor idéal » de Véronique Bettencourt, 1999, 1’
« L’usine » de Jean Riant, 1999, 11’
« Pool » de Pierre Merejkowsky, 1993, 3’
« Avrum et Ciporja » de Joseph Morder, 1973, 12’
« Les aventures de Rock Bastard » de Gilles Varraux, 1990, 3’
« Lieux communs » de Mohamed Ouzine, 2007, 9’
« L’empreinte d’un héros » de Christian Vergara, 2005, 2’
« Nirmala » de Véronique Bettencourt, 1996, 5’20

 

24h : CINÉ-CONCERT PAR ALAIN BIET
« Gare aux yeux – et aux oreilles ! Quand les images d’Alain Biet arrivent sur l’écran, il faut s’attendre à tout, à tout voir, voire à tout entendre : tendez les yeux, écartez les oreilles ! Adieu idées reçues et habitudes ; vivons le cinéma jusque dans sa projection ! »
Alain Biet travaille avec des objets, des images, conçoit des environnements sculpturaux. Parallèlement, il organise des séries interactives entre amis, et c’est dans cet état d’esprit qu’il réalise des films en super 8.